Sant’Egidio realizará la mediación entre el Gobierno de Senegal y el Movimiento de las Fuerzas Democráticas de Casamance
Africa, Sant’Egidio
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AFP/Seyllou Diallo Par RFI
La tendance radicale du Mouvement des forces démocratiques de Cassamance (MFDC) se dit prête à des négociations avec le gouvernement sénégalais sous l’autorité de Communauté catholique de Sant’Egidio. Le président sénégalais Abdoulaye Wade avait déjà émis ce même souhait en demandant à cette organisation de servir d’intermédiaire. Le chargé des relations internationales de la Communauté de Sant’Egidio, Mario Giro, se dit prêt à organiser ce dialogue. Salif Sadio, qui se présente comme « chef d’état-major général, commandant en chef des forces combattantes du maquis » du MFDC affirme, dans un communiqué transmis mardi à l’AFP à Dakar, qu’il reste « disponible au dialogue » à condition que le dialogue se déroule en terrain neutre, hors d’Afrique. Salif Sadio a ainsi rappelé que l’ancien secrétaire général de Sant‘Egidio, l’abbé Augustin Diamacoune, décédé en 2007, « souhaitait qu’après l’échec de la médiation conjointe de la Gambie et de la Guinée-Bissau, la Communauté mette sa propre médiation à la disposition » des parties. Ce souhait « reste en nous » parce que le MFDC « espère que celle-ci fera preuve de neutralité dans sa médiation », a ajouté Salif Sadio. Le 5 janvier dernier, lors d’un entretien à RFI, c’était le président sénégalais Abdoulaye Wade qui avait révélé avoir demandé à la Communauté de Sant’Egidio, proche du Vatican, de servir d’intermédiaire entre le gouvernement et la tendance du MFDC de Salif Sadio, afin de « régler cette question » de la crise en Casamance s’il est réélu. « Il est hors de question d’internationaliser ce conflit qui est un conflit local, national », avait-il dit, ajoutant : « Mais je connais les gens de Sant’Egidio, parce que j’ai travaillé avec eux quand j’étais dans l’opposition (…) et je leur ai demandé d’être des facilitateurs entre le gouvernement du Sénégal et la tendance de Salif Sadio ». Joint par RFI, Mario Giro, responsable des relations internationales de Sant’Egidio se dit prêt à organiser ce dialogue. Mario Giro, Responsable des relations internationales de la Communauté de Sant’Egidio. Si leur souhait est confirmé, nous le ferons volontiers. Plusieurs inconnues demeurent C’est la première fois que Salif Sadio, l’enfant terrible du maquis casamançais, manifeste une volonté de dialogue avec Dakar. Il y a quelques semaines, son numéro deux, le commandant Sané, avait déjà laissé entendre à des journalistes sénégalais que Salif Sadio voulait dialoguer mais ce dernier était resté silencieux. L’annonce est donc spectaculaire et Dakar peut se prévaloir, légitiment, d’une belle réussite alors que le dialogue est au point mort depuis des années. Reste à savoir si Salif Sadio est toujours le bon interlocuteur pour ramener la paix en Casamance. On le sait, le mouvement est divisé en factions. Il existe, au bas mot, trois ou quatre factions militaires ; une aile extérieur et plusieurs ailes politiques. Mais surtout, d’après le commandant Sané, Salif Sadio ne mène actuellement aucune attaque et se tient tranquille. Selon lui, les récents affrontements ainsi que le rapt de soldats sénégalais, le mois dernier, seraient le fait d’un dissident du front de Salif Sadio, un certain Paul Sonoré Diatta. Au delà donc du côté spectaculaire d’un dialogue avec Salif Sadio, le gouvernement sénégalais pourrait-il en tirer des avantages concrets ? Rien n’est encore certain. Le morcellement du mouvement et les intérêts divergents de ses chefs rendent impossible toute unité à court terme, ce qui ne facilitera pas le retour à la paix ou le simple respect d’un cessez-le-feu. La Communauté de Sant’Egidio La Communauté de Sant’Egidio est une organisation catholique fondée en 1968 à Rome, en Italie. Andrea Riccardi en est le fondateur. En 1986, elle a été reconnue officiellement comme Association internationale de laïques par l’Église catholique. L’organisation est notamment connue pour la rencontre inter-religieuse qu’elle organise annuellement depuis 1986. La Communauté de Sant’Egidio est également connue pour ses nombreuses médiations de paix dans les conflits armés et politiques, notamment africains – la plus notoire étant celle concernant le Mozambique. L’organisation a pris effectivement une part très importante dans le processus qui a abouti à la signature d’un accord de paix le 4 octobre 1992, mettant ainsi fin à une guerre civile qui a duré 15 ans et qui a fait des centaines de milliers de morts. Avant d’aboutir, les négociations menées par le fondateur même de la Communauté, le professeur Andréa Riccardi, ont duré 27 mois. Mario Giro, responsable des relations internationales de cette communauté de bienfaisance et de règlement des conflits dans le monde, rappelle à quel point il est important de « prendre le temps nécessaire pour négocier et discuter avec tout le monde, comprendre les raisons des uns et des autres et les mettre ensemble en vue de la recherche d’une solution durable à la crise qui se pose ». Pour avoir négocié cet accord de paix au Mozambique, la Communauté de Sant’Egidio est devenue célèbre et s’est également distinguée, récemment en Guinée-Conakry, au Niger et en Côte d’Ivoire, mais aussi par le passé, au Burundi. Le rôle important de la Communauté dans la médiation politique est reconnu civilement le 16 novembre 2011 lorsque Andrea Riccardi, son fondateur, est nommé ministre de la Coopération internationale dans le gouvernement de Mario Monti. Source : www.rfi.fr le 1er février 2012 |